19 juillet 2022
En 2009, les médicaments biologiques biosimilaires (ou les biosimilaires*) faisaient leur entrée sur le marché canadien. Cependant, ce n’est qu’à l’automne 2022 que devrait avoir lieu le lancement du premier biosimilaire ophtalmique sur le marché canadien. Avec l’arrivée des médicaments biosimilaires sur le marché canadien, les payeurs (le gouvernement et les assureurs) travaillent à élaborer des politiques qui définiront la façon dont ces médicaments seront intégrés dans les programmes de remboursement des médicaments innovateurs ou de référence existants. À l’heure actuelle, la voie privilégiée semble vouloir limiter ou restreindre le choix des médecins et des patients en intégrant des biosimilaires au marché canadien. Cette tendance semble contraire à l’expérience européenne où la substitution forcée des médicaments biologiques n’a pas été nécessaire pour encourager l’adoption de biosimilaires et réaliser d’importantes économies.
Une solide relation entre le médecin et son patient et un niveau élevé de confiance d’un patient dans son plan de traitement demeurent essentiels à l’efficacité de tout traitement. Le fait de
limiter les choix et d’imposer des changements aux schémas thérapeutiques existants qui présentent de bons résultats vient miner cette confiance et pourrait être préjudiciable aux soins des patients.
De plus, compte tenu de l’environnement immunologique unique local et de la tolérance limitée à
l’inflammation provoquée par l’administration directe du médicament dans l’œil, la SCO adresse une mise en garde contre l’obligation de passer automatiquement, à grande échelle, des médicaments de référence existants aux médicaments biosimilaires jusqu’à ce que l’on dispose de suffisamment de données relatives à l’expérience humaine afin de conserver la confiance de tous quant à l’utilisation sécuritaire du biosimilaire. Aussi, puisque la réponse de chaque patient aux médicaments varie, les médecins doivent avoir la possibilité de revenir au médicament d’origine si des problèmes se développent afin de prévenir toute aggravation possible.
La SCO reconnaît le potentiel des biosimilaires et soutient leur intégration au marché afin d’élargir les options de traitements des maladies oculaires, qui sont à la fois efficaces et rentables. Cependant, il s’avère essentiel que les payeurs et leurs politiques ne limitent pas le choix des traitements médicaux ou ne minent pas la confiance des patients dans les plans de traitement proposés.
Rédigé en juin 2022
* Un médicament biologique biosimilaire, ou biosimilaire, est un médicament biologique très similaire à un
médicament biologique admissible dont la vente a déjà été autorisée (connu sous le nom de « médicament
biologique de référence »). Santé Canada. Guide à l’intention des professionnels de la santé sur les médicaments biologiques biosimilaires. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/produits- biologiques-radiopharmaceutiques-therapies-genetiques/medicaments-biologiques-similaires/guide-intention- professionnels-sante.html (page consultée le 11 juillet 2022).